Le droit à l’éducation est un droit fondamental
Le 7 août, journée internationale de l’éducation : il est probable qu’elle soit passée inaperçue dans la chaleur des congés d’été, et pourtant…
750 millions de personnes, jeunes et adultes, ne savent ni lire ni écrire (chiffres UNESCO), notamment dans l’Afrique subsaharienne. Ce combat est loin d’être perdu, car c’était le cas de 44 % des habitants de la planète en 1950 contre 14 % aujourd’hui ; mais il est loin d’être encore gagné, notamment pour les femmes qui représentent encore les deux tiers du total. Faut-il le rappeler : le droit à l’éducation est un droit fondamental et tout enfant, garçon et fille, doit pouvoir être scolarisé.
Je souscris aux propos du président Macron devant le Parlement le 9 juillet dernier : « Depuis la naissance de la République, depuis Condorcet, l’école est la condition même d’une vie de citoyen libre et autonome », et il évoque tout de suite après « la pire des inégalités, celle dont nul n’est responsable, l’inégalité de naissance, l’inégalité de condition sociale ». Mais si personne n’est responsable en effet de sa naissance, pas plus que de son pays et de son milieu social d’origine, ces inégalités de naissance ne sont pas pour autant une fatalité dont personne ne serait responsable, loin de là ! Les politiques scolaires sont fondamentales en la matière.
À cet égard, fixer à trois ans la scolarité obligatoire est sans aucun doute une bonne chose, même si cela ne changera pas grand-chose dans la mesure où la quasi-totalité des enfants est de fait scolarisée à cet âge là, sauf sans doute pour des territoires comme Mayotte ou la Guyane. Le dédoublement des CP et CE1 dans les zones d’éducation prioritaire est également une mesure favorable, mais qui ne doit pas faire oublier d’une part que les trois quarts d’élèves issus de milieu défavorisés ne sont pas scolarisés en zone d’éducation prioritaire et d’autre part que cela ne doit pas se faire au détriment d’autres dispositifs comme le « plus de maîtres que de classes ».
Il est sans doute trop tôt pour parler de Parcoursup ainsi que des diverses mesures déjà votées ou devant l’être concernant l’orientation.
Il n’est pas trop tôt en revanche pour s’inquiéter de la révision prétendue « technique » des programmes, mais qui semble bien ressembler au retour d’un enseignement « descendant », qui fait moins participer l’élève, alors qu’on sait bien que c’est dans la correction de ses erreurs que l’on apprend le mieux.
Je n’entends plus parler, dans le discours officiel, de mixité sociale à l’école, et c’est bien dommage, c’est même grave.
Aider à réussir les enfants de milieux défavorisés est indispensable, mais faire qu’à l’école les enfants de tous milieux se rencontrent, apprennent ensemble, vivent ensemble : cela favorise la réussite scolaire commune et encore plus l’enrichissement humain de chacun. La ségrégation sociale n’est pas non plus une fatalité, à condition de la combattre et il faut pour cela une volonté politique forte.
Xavier Nau est le Président de la section de l’Education, de la culture et de la communication du CESE
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