Le Conseil National d’évaluation du système scolaire (CNESCO) : Chronique d’une mort annoncée

Si le projet de loi « pour une école de la confiance » (déjà adopté en première lecture le 19 février dernier) est voté en l’état, c’en est fini du CNESCO, remplacé par un Conseil de l’évaluation de l’Ecole (CEE). C’est vrai qu’en France, on aime changer les termes…

Mais là, il s’agit d’un vrai changement de paradigme :

Créé par la loi de  refondation de l’école de la République en  2013, le CNESCO évalue, diffuse et expertise, afin d’améliorer la connaissance du système scolaire et d’éclairer les acteurs du monde scolaire, constituant un véritable outil d’aide à la décision pour les membres du système scolaire.

En l’intégrant en 2016 avec Xavier NAU, en tant que membre du CESE, j’y ai découvert des scientifiques passionnés et des Parlementaires engagés, autant de personnalités qualifiées  très complémentaires incarnant le regard de la Nation sur son école en toute indépendance par rapport à l’Institution scolaire ou au gouvernement. Les séances du Conseil étaient riches d’échanges alliant rigueur scientifique, expertise et connaissances de terrain, preuve de son dynamisme.  Des méthodes de travail innovantes et des travaux de grande qualité, un partenariat noué avec le CESE dès 2017 à l’occasion d’un Université d’été centrée sur les politiques scolaires, laissaient présager un bel avenir à ce Conseil.

Las ! Le nouveau Conseil n’aura pas la même envergure : il ne pourra pas s’autosaisir ni procéder lui-même à des évaluations  ou les faire faire pour son compte par des équipes de recherche. Quant à sa composition (quatre fonctionnaires de l’Education Nationale, six personnalités expertes dont quatre choisies par le Ministère, et quatre Parlementaires), elle fait fi du CESE… Quel dommage !

Les sélectionneurs sportifs savent bien qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Alors pourquoi remettre en cause le CNESCO ? Je me le demande… Est-ce parce que le Ministère préfère garder la mainmise sur l’autoévaluation de l’Institution scolaire? Ou dans une démarche vertueuse d’économie des deniers publics qui retourneront à la « maison mère » ?

Il semblerait que la Politique ait ses raisons que la raison ne connait pas…

Retrouvez les travaux de la section de l’éducation du CESE

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