L’agriculture urbaine : un outil au service de la résilience des villes

L’évolution des températures en France, la canicule et les incendies qui sévissent en Australie, rappellent à nous la réalité du changement climatique.

Au-delà des mesures d’atténuation pour tenter de rester sous la barre des 1,5°C, il apparaît désormais essentiel de nous préparer à affronter les bouleversements engagés.

L’agriculture urbaine constitue l’un des outils à mettre au service du projet de résilience des villes. C’est pourquoi le CESE s’est saisi du sujet et a remis des préconisations issues de l’avis « L’agriculture urbaine : un outil déterminant pour des villes durables » que nous avons rapporté au nom de la section de l’Agriculture, de la pêche et de l’alimentation.

L’équation : changement climatique-urbanisation-sécurité alimentaire

Alors que plus des ¾ des français vivent en ville, nos agglomérations apparaissent très vulnérables face aux enjeux de ce siècle.

Les projections climatiques nous promettent des canicules de plus en plus longues et fréquentes, avec des températures pouvant dépasser les 50°C.

Et, dans le même temps, des lourdes inquiétudes pèsent sur la sécurité alimentaire des grandes agglomérations, qui n’ont aujourd’hui que 2% d’autonomie

Quid de la continuité de leur approvisionnement dans un monde sous contrainte énergétique et climatique ?

Une des réponses : l’agriculture urbaine

C’est pourquoi, nous pensons que l’agriculture urbaine, à vocation marchande ou sociale, offre un outil de choix au service des villes engagées dans une démarche de résilience.

Bien sûr, seule, elle ne nourrira pas les villes. Mais si elle est développée massivement, en lien avec l’agriculture locale et dans le respect des principes agro-écologiques, elle offre de nombreux atouts : réduction des îlots de chaleur, reconnexion avec les réalités agricoles, développement des circuits économiques courts de proximité.

L’agriculture urbaine présente encore d’autres avantages : reconnexion des êtres humains entre eux (mixité sociale) et aussi avec la nature par les expérimentations citoyennes de nouvelles cultures adaptées au changement climatique.

Enfin, des « plus » pour l’environnement : la réduction des déchets, la rétention des eaux pluviales, ou encore la recherche pour récupérer le phosphore issu de la digestion humaine.

Une information et sensibilisation essentielles

L’intérêt actuellement porté à cet avis du CESE par le Plan National Action Cœur de Ville ou encore l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine montre que les pouvoirs publics tendent à s’approprier l’agriculture urbaine. En tant que rapporteurs, nous continuons notre travail de promotion de cet avis et de ses recommandations auprès des parties prenantes et décideurs publics.

Cependant, il nous semble important de souligner qu’un travail d’information et de sensibilisation, relayé par de nombreuses fédérations associatives, reste encore nécessaire pour que cet outil devienne la norme, notamment dans les règles d’urbanisme et la planification urbaine.

Dans cet objectif, le CESE a réalisé une vidéo sur l’agriculture urbaine, découvrez-la !

Avis rapporté par Pascal Mayol Ingénieur/écologue, membre du Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot et Etienne Gangneron président de la section de l’Agriculture du CESE et Vice-président de la FNSEA et agriculteur, tous deux rapporteurs au nom de la section de l’Agriculture du CESE, .

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Commentaires

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2 commentaires
  • FAVEREAU
    31 janvier 2020
    On veut densifier les villes , faudrait savoir ! Comme ça les citadins se sentions encore plus qualifiés pour driver les vrais agriculteurs !!
  • Catherine Rickebusch
    10 juillet 2020
    Merci beaucoup, il serait temps... Mais pouvez vous aussi vous intéressez aux forêts horriblement sèches parce qu'on refuse qu'elles soient refroidit par des lianes vertes qui poussent en partie dans des zone à l’abri du soleil. Pourtant des recherches de l'INRA vont dans ce sens, et on n'entend parler que débroussaillage intempestif de forêt.... Alors que certains citoyens font péter des pétards ou jette des mégots dans des herbes folles complètement sèches. Et cela permettrait de rétablir un minimum de diversité biologique dont nous souffrons tant aujourd'hui même en France. Il faut aussi changer notre regard sur les campagnes que certains voudrait être des parcs insipides... Merci pour votre excellant travail.

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