Demande d’asile : à quand un accueil digne des exilés ?
En cette journée mondiale pour les réfugiés et après l’affaire de l’Aquarius, nous souhaitons faire part de notre indignation sur la situation des demandeurs et demandeuses d’asile en Europe, ces milliers de personnes qui, avant même de pouvoir déposer leur demande, vivent un parcours du combattant.
L’asile, un droit fondamental qui n’est pas appliqué
Avant d’être réfugié, les étapes sont nombreuses et difficiles. Il faut d’abord avoir survécu au trajet. Les 16 000 décès comptabilisés en Méditerranée depuis 2013 montrent que tous n’ont pas cette chance. Ensuite il faut pouvoir déposer sa demande d’asile, mais là encore, certains demandeurs attendent des mois et ne peuvent donc bénéficier d’aucune aide financière ni de soins. Pourtant, le droit d’asile est un droit fondamental garanti par la Convention de Genève et la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne. Les Etats membres devraient donc permettre aux migrants de pouvoir déposer leur demande d’asile dans les meilleures conditions et l’examiner dans les meilleurs délais. Force est de constater que ce droit n’est pas appliqué.
Un système à bout de souffle
La faute à qui ? Aux Etats qui ne prennent pas leur responsabilité. Le récent exemple de l’Aquarius est criant : les Etats membres n’ont pas été capables de trouver rapidement une solution, laissant une fois de plus les associations gérer le sauvetage en mer des demandeurs d’asile. La faute également au règlement européen de « Dublin », selon lequel les pays de première entrée (l’Italie et la Grèce surtout) gèrent l’arrivée des personnes et le traitement de leur demande. Les demandeurs d’asile ne peuvent donc plus déposer leur demande d’asile dans un autre pays, même s’ils y ont des liens ou connaissent la langue. Ils sont alors contraints de rester dans les premiers de premier accueil qui sont surchargés, ou de vivre clandestinement dans les autres Etats membres.
Réformer le système de l’asile européen : une urgence
Dans l’avis que nous avons co-rapporté, nous faisons plusieurs préconisations pour réformer ce système d’asile. Nous soutenons la proposition du Parlement Européen qui souhaite l’élargissement des critères permettant aux migrants de formuler des demandes d’asile dans le pays avec lequel ils ont le plus de liens et quand ils n’en ont pas, de leur proposer un choix parmi plusieurs Etats. Nous espérons que ces propositions seront portées durant le prochain Conseil Européen des 28 et 29 Juin.
Mobilisons-nous !
Cette journée mondiale des réfugiés est également une formidable occasion de s’exprimer sur cette question et d’apporter notre soutien aux multiples initiatives existantes pour aider les demandeurs d’asile dans leurs démarches mais aussi leur vie quotidienne. N’oublions pas notre part d’humanité !
Emelyn Weber et Paul Fourier rapporteurs de l’ avis : Parcours et politiques d’accueil des demandeur.euse.s d’asile dans l’Union européenne au nom de la section des affaires européennes et internationales du CESE.
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