Migrant.e.s : il reste tant à faire

18 Décembre : Journée Internationale des Migrant.e.s. Nous sommes en 2017 et il reste pourtant tant à faire dans un contexte marqué par une actualité terrible : vente aux enchères d’êtres humains en Libye, migrant.e.s qui meurent chaque jour en Méditerranée (2 700 au 16 novembre dernier), crise de l’accueil dans les pays de l’Union européenne qui peinent à se mettre d’accord sur une politique commune de l’asile.
Au niveau français, les associations et collectifs citoyens se mobilisent, à travers leurs actions et le lancement des Etats généraux de la migration le 21 novembre dernier. Mais la situation reste compliquée, en témoigne le claquement de porte d’une quinzaine d’associations de l’hébergement d’urgence lors d’une réunion organisée le 8 décembre par le Ministre de l’Intérieur qui présentait un dispositif pour sortir les sans-papiers des centres d’hébergement d’urgence.

 

Un droit fondamental 

Face à ce constat, nous avons décidé de travailler sur ce sujet, à travers un avis « Parcours et politiques d’accueil des demandeur.euse.s d’asile dans l’Union européenne », que nous rendrons en mai. Notre but ? Analyser les dysfonctionnements du système et proposer des solutions aux niveaux européen et français. Nous souhaitons mettre l’accent sur ce droit fondamental qu’est l’asile, garanti par la convention de Genève de 1951 et la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union européenne. De nombreux obstacles font barrage à l’exercice de ce droit, qui n’est pas égal selon les pays et les situations. Nous souhaitons également faire des propositions pour faciliter l’accompagnement et l’intégration des personnes ayant obtenu le statut de réfugiés dans les sociétés européennes. Cette intégration passe par le travail, l’apprentissage de la langue mais aussi l’intégration culturelle de ces réfugiés.

Dans ce travail, nous nous appuyons sur des chercheur.euse.s spécialistes comme Catherine Wihtol de Wenden, directrice émérite de recherche au CNRS, ou encore Claire Brice Delajoux, spécialiste du droit d’asile, que nous avons rencontrées le 15 novembre dernier. Nous souhaitons également nous appuyer sur les nombreuses initiatives citoyennes et associatives, c’est pour cela que nous avons rencontré des associations comme France Terre d’Asile, SOS Méditerranée ou le Gisti et que nous avons effectué un déplacement dans des centres d’accueil de migrant début décembre. Nos prochaines auditions porteront sur le niveau européen et la comparaison avec d’autres pays comme l’Allemagne et l’intégration par le travail, la langue et la culture. Enfin, nous avons prévu plusieurs déplacements à Grande-Synthe ou dans des camps du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) à Malte, de façon à avoir une approche concrète et à trouver des solutions appropriées aux besoins des acteurs de terrain.

Rappelons que l’expression de la société civile organisée est primordiale sur ces sujets, et que la décision du CESE d’y travailler a tout son sens. Nous espérons que les préconisations que nous formulerons auprès des pouvoirs publics trouveront écho et permettront d’orienter les politiques menées en conséquence.

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