paysage campagne avec animaux

Repenser le système agricole et l’élevage

A l’heure où la pandémie Covid 19 perturbe fortement nos relations sociales, notre mode de vie, et l’économie toute entière. Elle questionne et met en lumière la fragilité et les limites du système agricole notamment en matière d’élevage. Ces interrogations ont été soulevées il y a un an dans l’avis « Les enjeux relatifs aux conditions d’élevage, de transport et d’abattage en matière de bien-être animal » que nous, Marie-Noëlle Orain et Anne Garreta avons rapporté pour la section de l’agriculture de la pêche et de l’alimentation du CESE.

Une transition nécessaire pour la durabilité et l’acceptabilité de l’élevage

Dans cet avis, notre assemblée a proposé un ensemble de mesures visant à engager la transition nécessaire. Ces propositions permettent d’améliorer les conditions de vie des animaux d’élevage ainsi que celles des femmes et des hommes qui travaillent à leur contact. Le Bien-être animal est une composante majeure de la durabilité et de l’acceptabilité de l’élevage.

Il ne saurait y avoir de bien-être des animaux de production sans des conditions de vie et de travail satisfaisantes pour les êtres humains en charge de leur élevage, transport et abattage. Elles constituent un prérequis fondamental en s’intégrant dans le concept du « Onewelfare » qui comprend aussi la préservation de l’environnement.


Des propositions concrètes

Sur les 21 propositions émises par le CESE, nous souhaitons mettre en avant certaines d’entre elles qui nous semblent essentielles :

Nos propositions en matière d’élevage :

Il est important de privilégier des modes d’élevage respectueux du bien-être animal et de l’environnement grâce à la réglementation et aux politiques publiques, notamment avec la réorientation de la PAC visant à favoriser et accompagner les transitions nécessaires.

Ensuite, il faut s’appuyer sur les territoires et les filières pour faire évoluer les systèmes de production en mettant en œuvre un plan national pour assurer un maillage territorial équilibré des abattoirs de proximité afin de réduire significativement les durées de transport des animaux.

Enfin, il est indispensable pour nous de réorienter la recherche et ses financements vers une sélection génétique favorisant la rusticité des animaux, leur mixité et leur diversité permettant de lutter contre le changement climatique.

Nos propositions en matière de conditions de travail des salariés :

Cette transition doit permettre aux salariés d’exercer leur métier dans de bonnes conditions (réduction des cadences, diminution du temps de travail, prise en compte de la pénibilité …).

C’est pourquoi elle nécessite de consacrer des moyens financiers supplémentaires aux services de l’inspection vétérinaires, notamment ante-mortem via l’augmentation de la redevance sanitaire.

Nous pensons qu’il faut intégrer la dimension BEA dans les référentiels de formation et de certification des métiers de la filière animale, avec l’approche « Onewelfare« , les aspects sociologiques et éthologiques liés à la relation humain/animal dans le travail.

Nos propositions en matière de responsabilisation des pouvoirs publics et des consommateurs :

D’une part, il est primordial d’empêcher l’importation de viande qui ne respecte pas le BEA et par conséquent ne pas ratifier les accords qui ne respectent pas les normes en vigueur en Europe.

D’autre part, mettre en place au niveau français un étiquetage contrôlé par les pouvoirs publics fournissant une information claire quant aux conditions d’élevage, de transports et d’abattage des animaux est crucial.

Retrouvez la vidéo de présentation de l’avis et l’ensemble des préconisations