étudiants dans leur logement

Mobilité et logement des jeunes ruraux : des disparités territoriales encore fortes

Les (futurs) étudiant.e.s et leurs familles ont comme chaque année jusqu’au 31 Mai pour déposer leurs demandes de bourses et de logements sur messervices.etudiants.gouv.fr.

Pour de nombreux.se.s jeunes ruraux, poursuivre les études après le bac veut très souvent dire quitter le domicile familial pour s’installer dans une ville où les possibilités d’études sont plus nombreuses. L’avis du CESE « Place des jeunes dans les territoires ruraux », adopté en janvier 2017 que j’ai co-rapporté avec Danielle Even, dresse le constat d’une offre en logements pas toujours adaptée aux jeunes et à leurs besoins spécifiques durant leurs études.

Des parcours scolaires moins longs et plus professionnalisant pour les jeunes ruraux

Plus professionnels, plus genrés, souvent moins longs, les parcours scolaires ne sont pas les mêmes : 15,4% des jeunes urbain.e.s obtiennent un master ou doctorat contre 7,3% des jeunes ruraux. Si ce n’est pas l’unique facteur de différence, le coût de la mobilité et du logement joue un rôle important dans les inégalités. A chaque fois que je présente l’avis du CESE devant des jeunes ruraux ou des familles, j’entends cet argument : « je ne pourrais pas aller en fac car mes parents n’en ont pas les moyens » ou « on s’est sacrifié pour que notre fille fasse des études ». Cela se retrouve dans les chiffres : pour un foyer modeste en milieu rural, la mobilité peut représenter jusque 25% de leur budget et pour les étudiant.e.s, le logement représente souvent plus de 50% de leur budget.

Je crois que l’enjeu n’est pas que tout le monde aille à la fac ou suive une voie professionnelle, mais que chacun.e puisse choisir son avenir.

Logement et mobilité  des jeunes ruraux : des facteurs clés de réduction des inégalités

Dans ce contexte, il est urgent de donner à chacun.e la possibilité de choisir ses études et son devenir, et pour cela, les leviers sont multiples. La mobilité doit être appréhendée à la fois comme des déplacements mais aussi comme une ouverture sur le monde. Nos préconisations en la matière sont concrètes et multiples : aller vers la gratuité des transports en communs, et l’accès aux mobilités longues, ou encore permettre le passage du permis de conduire dans le cadre du parcours scolaire ou d’engagements.

Concernant le logement, le CESE préconise de réaliser des diagnostics pour repérer les besoins des jeunes et trouver des réponses adaptées aux territoires en mobilisant tous les acteur.rice.s de terrain. D’autres avis du CESE préconisent également l’encadrement des loyers dans les zones tendues, déjà mis en place à Paris.

Un levier puissant reste le développement d’aides financières sur le modèle des bourses pour permettre l’accès au logement comme à la mobilité. C’est, à n’en pas douter, un investissement pour l’avenir pour chaque jeunes mais également pour notre société.