Les fonds structurels européens, un enjeu pour l’avenir

A l’heure de la construction du budget à long terme de l’union européenne correspondant à la période 2021-2027 et à la veille de l’échéance démocratique que constituent les prochaines élections de mai 2019, il faut conforter la politique de cohésion dans l’Union et améliorer sa visibilité dans le contexte de crise qu’elle traverse.

L’Union européenne traverse une période critique de son histoire.
Elle a été fragilisée par la crise économique de 2008, dont elle continue à subir les conséquences sur les budgets et l’endettement de ses Etats membres.
Elle a subi de plein fouet le choc de l’accueil des réfugiés en 2015.
Elle est aujourd’hui confrontée à l’impact du Brexit et à la montée dans un nombre croissant d’Etats membres de mouvements politiques eurosceptiques, comme l’ont montré les résultats des dernières élections françaises, allemandes, ou italiennes.

Dans certains Etats membres, la remise en cause des valeurs de l’UE se manifeste, par un recul de l’Etat de droit et des libertés publiques qui fragilise la cohésion européenne.

Alors que l’Union peine à élaborer une réponse commune à ces évolutions qui la menacent de l’intérieur, de nouveau défis se profilent, qu’il s’agisse du défi social qui se traduit par une montée des inégalités, des crises affectant son voisinage oriental et méridional, ou encore de la remise en cause par les Etats-Unis d’Amérique de plusieurs accords internationaux dans lesquels elle s’était fortement impliquée.

Dans ce contexte, l’avenir de la politique de cohésion nous a semblé constituer un enjeu fondamental. Il s’agit en effet de la deuxième ligne du budget de l’Union (après la Politique Agricole Commune), du principal instrument au service de la réduction des inégalités entre les économies, les sociétés et les territoires de l’Union Européenne, mais aussi du principal levier d’investissement permettant de favoriser un développement économique et social durable et inclusif. Les résultats atteints par cette politique européenne pourraient constituer l’un des facteurs déterminants de la perception qu’ont les citoyennes et citoyens de l’UE de la valeur ajoutée de celle-ci et de sa contribution à l’amélioration de leurs vies, si tant est qu’ils en aient connaissance.
Ces questions cruciales font l’objet de l’avis La réforme des fonds structurels européens que nous avons présenté au nom de la section des affaires européennes et internationales et qui a été largement adopté par le CESE le 20 juin 2018.

Nous avons établi 18 préconisations, qui s’inscrivent dans trois directions : renforcer la pertinence stratégique de la politique de cohésion, simplifier les règles de gestion et de contrôles des fonds européens structurels d’investissement, mieux accompagner, informer et communiquer.
Elles poursuivent un même objectif principal : hisser l’UE à la hauteur des défis économiques, sociaux et environnementaux qui se profilent en en sauvegardant le principe d’une solidarité concrète entre les Etats membres de l’UE.