L’automobile : la clé du transport collectif ?

Nous pensions que la révolution de la mobilité s’était opérée après guerre.
C’était vrai.
Nous pensions que la révolution de la mobilité s’était terminée avec la fin du siècle.
C’était faux.
• Une autre démarrait : La révolution de la mobilité numérique. Quelques réflexions en cette journée sans voiture à Paris, issues d’un avis  Révolution numérique et évolutions des mobilités individuelles et collectives dont j’ai été le rapporteur au sein de la section de l’aménagement du territoire Dans le transport collectif, le numérique permet d’individualiser l’offre. J’ai été très surpris de découvrir le nombre d’applications qui personnalisent le service collectif.
• Dans le transport individuel, le numérique favorise le développement rapide de l’économie collaborative, dans laquelle l’usage l’emporte sur la propriété. Le transport individuel se partage et devient collectif.
Nous avons, au cours des auditions, rencontrés des acteurs qui façonnent la mobilité de demain : BlaBlaCar, SNCF, Transdev, Veolia, des applications d’autoguidage ou des sites de locations entre particuliers, des collectivités créatrices de Passe-Mobilité… Tous nous on dit, en résumé :
« N’opposons plus le transport individuel automobile et le transport collectif. L’avenir économique, social et environnemental, n’est ni l’un, ni l’autre, mais les deux ! Ensemble, combinés, complémentaires. »
La mobilité de demain , c’est d’abord une révolution économique : l’économie collaborative est en plein essor et jouera un rôle essentiel dans la mobilité future. Les besoins de mobilité évoluent et la réponse ne peut plus être toujours plus d’infrastructures. Nous devons mieux utiliser l’existant. Nos actifs majoritaires, les automobiles, transportent en moyenne 1,2 voyageurs par véhicule. La marge de productivité est immense.
C’est aussi une révolution sociale : la mobilité numérique peut offrir des dessertes de service public à ceux qui en sont privés. Elle peut aussi permettre à de nombreux ménages de consommer d’autres bien que de l’essence importée. Le gain de pouvoir d’achat peut être conséquent.
Et enfin, c’est une révolution environnementale : Il est plus que jamais nécessaire de mutualiser l’automobile individuelle, en complément des services collectifs, peut rapidement diminuer les émissions de GES dans l’atmosphère du secteur des transports.

Nos travaux au sein de la section, nous ont conduits à cette conclusion : Il faut se saisir des opportunités tout en se protégeant des risques.
Nous avons considéré que la centrale de mobilité, qui coordonne les offres et les demandes, qui s’appuie sur un service régulier de transports collectifs et individuels partagés, est l’outil public pertinent de régulation des nouvelles mobilités.
A défaut, nous verrions des acteurs privés –plateformes numériques– réaliser, comme dans d’autres secteurs, une intermédiation entre le citoyen-consommateur de mobilité et le prestataire de l’offre, au détriment de l’autorité politique organisatrice.
Je ne crois pas à l’exclusion seule des ménages modestes, relégués hors des villes, parce que roulant au diesel par nécessité.

Nous devons offrir à chacun des solutions alternatives à l’automobile polluante.

Mon espoir : dans les territoires, les compétences Mobilité des régions ont été renforcées. Il faut maintenant poursuivre vers un service citoyen universel de mobilité. Un droit à la mobilité plus respectueux de la planète, collaboratif, atteignable rapidement, et économe pour les collectivités, pour les citoyens.
J’y crois. Et vous ?