Droits des femmes : peu à peu…

Le sujet des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes est aujourd’hui médiatisé sous l’action de manifestations, de mobilisations, au retentissement mondial, à l’exemple du phénomène « #Metoo ». Nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui prennent -libèrent !- la parole et dénoncent les offenses sexistes dont sont victimes les femmes.

Le monde du cinéma masquait la sombre réalité : le harcèlement, dans la vie privée ou dans le milieu professionnel est quotidien, et c’est un fléau.

Pourtant, depuis plusieurs décennies, la reconnaissance des droits des femmes et de l’égalité entre les sexes a progressé dans le monde. De nombreux textes de loi en témoignent. Nous pouvons toutes et tous nous en féliciter.

Alors, si on dénonce, si on médiatise, si on légifère, si enfin on en parle… la partie est-elle gagnée ?

Hélas, non ! Sous couvert d’un respect des traditions mêlé très souvent de conservatisme religieux, des forces contraires s’exercent dans de nombreux pays, dont certains ont pourtant acquis une longue pratique démocratique. Prônant « un retour à l’ordre ancien », la domination des femmes par les hommes y est présentée comme la perpétuation des valeurs traditionnelles, un rempart contre une évolution vers la liberté et l’égalité qu’ils voient comme un danger.

Aurait-on peur des femmes ?

L’Europe n’échappe pas à cette confrontation. Alors que dans la majorité des pays membres, les droits des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes progressent dans le dispositif législatif, et dans les faits, des volontés de régression s’exercent, se renforcent, dans des associations et formations politiques, et certains Etats n’hésitent plus aujourd’hui à remettre en cause la liberté pour les femmes de disposer de leurs corps, de choisir leur parcours professionnel ou de vivre pleinement leur sexualité. Et ce, en parfait désaccord avec les orientations définies par la Commission européenne et la volonté du Parlement européen.

Notre pays, parfois initiateur exemplaire, et parfois en retard d’évolution (droit de vote des femmes tardif…), progresse. Peu à peu en France, les femmes accèdent aux formations et aux emplois, aux postes et fonctions, jusque-là réservés aux hommes…

Peu à peu, l’écart de salaire à compétences égales se réduit…

Peu à peu, la place des femmes intègre la réflexion des sociologues, des politiques, des urbanistes, des décideur.euse.s…

Peu à peu…

C’est bien là le problème !

A ce rythme-là, on attend le vingt–troisième siècle pour atteindre une véritable égalité ?

Il est temps d’accélérer. De finaliser le travail engagé par celles et ceux qui nous ont précédé.e.s. La loi est une chose. La diffusion des bonnes pratiques, la reconnaissance de l’égalité entre femmes et hommes comme un atout de réussite sociale, de réussite économique, de réussite humaine, prend plus de temps. Trop de temps.

Cela ne se fera pas, je crois, sans l’apport des hommes. Les hommes ont à gagner, beaucoup, à cette égalité entre femmes et hommes, qui permettra enfin à la moitié de l’humanité d’apporter pleinement à notre société sa part d’intelligence, de génie, de créativité, de savoir-faire, de compétences…

Ils l’ont compris, les hommes qui s’engagent, au quotidien, dans leur vie professionnelle et privée, au sein d’associations, de mouvements, d’organisations syndicales… pour qui l’avènement de l’égalité apportera un bien pour toutes et tous.

Je souhaite ainsi voir plus d’hommes s’engager au sein de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité du CESE.